À tout âge, il vaut mieux courir que marcher

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Les seniors qui courent régulièrement conservent une bonne mobilité plus longtemps que les marcheurs, y compris ceux qui marchent au moins trois fois par semaine.

Pour rester jeune, courez! Cet exercice serait bien plus bénéfique que la marche à en croire une étude américaine. Des chercheurs des universités Colorado à Boulder et Humboldt à Arcata en Californie ont en effet comparé les bénéfices d’une marche régulière et de la course à pied sur la santé des seniors et les résultats sont sans appel.

Les individus qui courent régulièrement se déplacent beaucoup plus facilement que les autres personnes de leur âge, dépensant aussi peu d’énergie qu’un jeune adulte de 20 ans! Alors qu’une pratique régulière de la marche n’offre pas cette garantie. Avec le temps, les sorties sont plus lentes, plus fatigantes et les personnes perdent inexorablement en mobilité.

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont recruté 30 volontaires de 70 ans environ, hommes et femmes, dont la moitié courait et l’autre marchait au moins trois fois par semaine pendant plus de trente minutes et depuis au moins six mois. Ils leur ont demandé de marcher sur un tapis roulant à trois vitesses différentes entre 2,5 et 6,5 km/h et ont calculé l’énergie dépensée pendant cet exercice. Ils ont renouvelé les mesures avec des personnes du même âge mais sédentaires et des jeunes adultes afin de comparer les résultats.

Ils ont alors constaté que les coureurs ont un métabolisme équivalent à celui qu’ils avaient à 20 ans pour marcher, bien plus performant que celui des marcheurs. Cela ne remet pas en cause le bénéfice de la marche, positive à bien des égards pour le cœur, en cas de diabète, de surpoids ou encore de dépression mais pour ce qui est de préserver l’âge, la course fait donc bien mieux!

Le bénéfice serait réel même en commençant tard

Cette différence n’est pas due à une plus grande souplesse ou agilité puisque l’analyse mécanique des foulées montre qu’elles ne sont pas plus nombreuses ou plus longues. Pour les auteurs, les raisons de cette forme olympique sont à rechercher dans les cellules musculaires.

«Un exercice intense préserve le bon fonctionnement des mitochondries, les petites centrales des cellules qui permettent de produire l’énergie nécessaire, dans les fibres musculaires et cela malgré l’âge. Cet entretien permet aux muscles de continuer à travailler très efficacement pour d’autres exercices comme la marche», explique Justus Ortega, auteur principal de l’étude. Et la bonne nouvelle, c’est que le bénéfice serait réel même en commençant tard. Certains participants n’ayant pas couru pendant soixante ans de leur vie avant de s’y mettre.

«Tout le monde ne doit pas pour autant se sentir obligé de courir, tempère le Pr François Carré, professeur de physiologie cardiovasculaire à Rennes et président du club des cardiologues du sport. Il faut en avoir envie et s’en sentir capable. En cas d’appréhension, commencer progressivement par deux séances courtes par semaine pour tester sa tolérance à l’effort qui est tout à fait individuelle puis augmenter le rythme. L’exercice doit rester modéré. Si des douleurs ou un essoufflement désagréable surviennent, alors il faut ralentir. Et surtout, avant de se lancer, vérifier que sa masse musculaire garantit une bonne stabilité en tenant par exemple en équilibre sur un pied les yeux fermés car c’est elle qui permet de se rattraper en cas de chute», rappelle-t-il.

Pour lui, marcher régulièrement en alternant avec des phases de trottinement est déjà un très bon entraînement. «Il est certain qu’un exercice un peu plus intense est toujours mieux qu’un exercice trop modéré!», conclut-il.