Courir en liberté… Est-ce cela la réussite du Jog In Attitude ?

Au Jog In Attitude, des exercices sont proposés…Libre à nous de les faire complètement ou en partie…Et surtout à son rythme.

Cette façon de procéder se différencie des autres groupes d’entrainement qui proposent des plans et des exercices issus de programmes définis par des « experts » (Zatac ou autres).

Ces programmes d’entraînement imposés ne sont pas plus efficaces que les programmes librement mis en œuvre sur la base de grands principes d’action.  C’est en tout cas ce qui résulte de l’étude scientifique ci-dessous.   A long terme même, ces programmes imposés pourraient même réduire l’adhésion des participants comparativement à des programmes laissant plus de liberté d’action. Voilà la clé de notre réussite ? 🙂

http://www.volodalen.com/31articles/articles338.htm

Laissez-les courir en liberté ?

Nous devons cette question évocatrice à Penteleimon Ekkekakis, chercheur à l’université de l’Iowa (USA). La revue de synthèse commise par ce chercheur visait à faire le point sur l’efficacité des programmes d’entraînement prônés par les professionnels. Plus exactement, le chercheur s’est demandé si des programmes destinés à promouvoir la santé* étaient plus efficaces qu’un entraînement choisi spontanément par les personnes sur la base de leurs préférences. En dépit du point d’interrogation, le titre de l’article laisse entrevoir la réponse. Revenons sur les éléments qui permettraient d’expliquer pourquoi le choix du sportif serait aussi efficace que les programmes des experts.

L’intensité d’exercice spontanément sélectionnée par les sportifs est comprise dans les zones d’intensité reconnues pour leur efficacité. Nombreuses sont les personnes à choisir une intensité proche du seuil anaérobie.
Si l’on raisonne sur les personnes plutôt que sur la moyenne, une grande dispersion des intensités sélectionnées est observée. Certains sportifs s’entraînent à une intensité très faible alors que d’autres choisissent des niveaux proches du maximum. Les facteurs susceptibles d’expliquer cette grande dispersion ne sont pas encore compris.
Les intensités imposées par un « programme d’expert » conduisent à une chute du plaisir ressenti en particulier lorsque les intensités imposées sont (même très faiblement) supérieures à l’intensité choisie par la personne.
L’idée selon laquelle les personnes doivent être « poussées » pour atteindre leurs objectifs sportifs n’est pas accréditée par les données scientifiques.

Au final, les programmes d’entraînement imposés ne sont pas plus efficaces que les programmes librement mis en œuvre sur la base de grands principes d’action du type « on vous demande de faire environ 30 minutes d’exercice de préférence chaque jour ». A long terme, ces programmes imposés pourraient même réduire l’adhésion des participants comparativement à des programmes laissant plus de liberté d’action.

Ces conclusions ne signifient pas pour autant que la pure sensation individuelle est une panacée comparativement à l’avis des experts. L’opposition « application de programmes d’experts / exercices librement choisis » n’est sûrement pas opportune. On peut sans aucun doute imaginer des relations complémentaires entre le sportif et l’expert capable de percevoir finement les qualités, d’aider le sportif à interpréter ses sensations… Capable aussi de proposer des grandes lignes d’action et des évolutions des entraînements à court (forme/fatigue, envies…) et à long terme. Bref, capable d’être un compagnon de route plutôt qu’un « je sais tout ».

* Les conclusions présentées ici concernent les personnes pratiquant l’exercice dans un objectif de santé et non dans un but de performance.

Références

Let them roam Free ? Physiological and psychological evidence for the potential of self-selected exercise intensity in public health. Ekkekakis P. Sports Med 2009;39(10):857-888.