Pourquoi s’intéresser à la graisse abdominale ?
Une activité sportive régulière modifie-elle l’expression de nos gènes ?
L’équipe du Pr Charlotte Ling de l’Université de Lund, à Malmö (Suède) a cherché à mettre en évidence, d’un point de vue moléculaire, le lien entre mode de vie et expression des gènes.
Les chercheurs ont suivi pendant 6 mois un groupe de 23 hommes proches de la quarantaine, en bonne santé mais avec un léger surpoids. La moitié des participants de l’étude était affiliée au premier degré à un parent atteint de diabète de type 2, ce qui augmentait le risque de développer eux-mêmes cette maladie.
Les scientifiques ont invité les volontaires à pratiquer un sport d’endurance à raison de deux entraînements par semaine en moyenne. En prélevant un peu de graisse abdominale au début et à la fin de l’étude et en analysant les mouvements des groupements méthyles sur le génome des cellules de ce tissu (nos fameuses étiquettes repositionnables), les scientifiques ont mis en évidence une modification de l’activité de plus de 7000 gènes. Parmi ces gènes, 39 interviendraient directement dans l’apparition de l’obésité et du diabète de type 2. Un résultat déjà obtenu par l’équipe suédoise sur des cellules musculaires.
La graisse abdominale joue un rôle métabolique majeur dans le développement du diabète de type 2. Chez les personnes en surpoids, le tissu adipeux viscéral (= gras) libère une trop grande quantité d’acides gras libres qui, une fois parvenus jusqu’au foie, stimulent la synthèse de glucose. A terme, un taux de glucose trop élevé conduit à une insulinorésistance puis à une insulinodéficience, synonyme de diabète. Si les gènes s’exprimaient différemment dans ce tissu, ne pourrait-on pas imaginer une autre issue ?
Mais les bénéfices du sport ne s’arrêtent pas là. L’étude a également montré que 6 mois de sport suffisent pour obtenir une diminution de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque, une réduction du rapport taille-hanche et de manière générale, une meilleure condition physique.
Bonne pour le cœur, idéale contre le diabète… Il ne reste plus de bonnes excuses pour éviter l’activité physique !
Marie-Aymeline Caron – PasseportSanté.net