Celles et ceux qui ont assisté à la conférence ont peut-être été surpris par le conférencier sur sa vision de l’attaque au sol. Si j’ai bien retenu :-), selon lui, l’attaque « plante de pieds » est réservée au joggeur rapide. Les autres seraient plus sur le talon. Et pourtant, si on visionne le test foulée de Marie-Claire au magasin MJSPORT, on s’aperçoit qu’elle fait des petits pas légers, rasants et…plante de pieds ! Tout cela à vitesse lente puisqu’il s’agissait d’un test.
La fréquence de course à 180 pas par minute !
Cela permet de diminuer le temps de contact,le déplacement vertical, le travail musculaire et la force d’impact
Alors…
Talon ou pas ?
Des chercheurs des universités de Kyoto et Osaka ont placé leurs caméras au quinzième kilomètre d’un semi-marathon international. Ils ont ainsi pu filmer et analyser les données de presque 300 coureurs. Que cherchaient-ils ? Comment nous posons le pied au sol lorsque nous courons. Caméras braquées sur les pieds, voilà ce que ces chercheurs ont trouvé. Trois quarts des coureurs posent le pied au sol par le talon, le quart restant par le milieu du pied et un pourcent seulement par l’avant du pied. Les coureurs qui entrent en contact par le talon restent plus longtemps au sol (temps de contact augmenté). En regroupant les coureurs par cinquante selon leur classement au quinzième kilomètre, les scientifiques ont également pu voir que les coureurs les plus rapides (passage aux 15 km en moins de 46′) restaient moins longtemps au sol et étaient plus nombreux à délaisser le talon pour une pose au sol par le milieu du pied. Enfin, les coureurs qui présentaient une inversion du pied (voir figure) juste avant le contact étaient également plus réactifs au sol (temps de contact diminué).
Les muscles, les tendons de nos pieds et de nos jambes sont comme des élastiques. Lorsqu’ils sont tendus avant et au moment du contact avec le sol, ils emmagasinent l’énergie qu’ils peuvent renvoyer à tout le corps en fin d’appui. Cette utilisation des élastiques du corps permet d’améliorer l’économie de course. « En élastiques » nous consommons moins d’énergie pour courir à la même vitesse. Les coureurs d’Afrique de l’Est (Kenyans, Ethiopiens, Erythréens) sauraient mieux utiliser leurs élastiques et seraient donc plus efficaces en course que les coureurs européens. Un pied en inversion avant l’appui, un contact au sol par le milieu du pied sont des signes montrant que nous utilisons nos élastiques pour courir. Un contact au sol par le talon est un signe que nous ne le faisons pas, peut-être même un signe que nous allons moins vite !
Références
Foot strike patterns of runners at the 15-km point during an elite-level half marathon. Hasegawa H , Yamauchi T , Kraemer WJ . J Strength Cond Res. 2007;21(3):888-93. Article Volodalen écrit en 2007